Une autre face du personnage

Lors de sa retraite à Flammerécourt, L'abbé LEGENDRE ne fait-t-il donc qu'un plaideur invétéré ? Non, car un autre aspect de sa personnalité et son contexte sa curiosité passionnée pour les applications techniques liées à la formidable avancée scientifique de son temps. C'est notre fait abondamment cet engouement et même ses prétentions davantage. Lors des pires moments de ces procès, il conserve ses envies de mise au point de machines, souvent en liaison avec Auguste SALZARD, maréchal-serrurier de BRACHAY. Sa marotte des machines à vapeur demeure prépondérante. L'étude de ces notes ne permet pas de conclure à une réalisation définitive, même si quelques montages de prototype lui donnent de grandes émotions, comme pour la machine à couper la canne sucre, et s'il a la prétention de déposer quelques brevets, à ma connaissance, aucun de ceux-ci n'est accepté, tel celui se rapportant à l'injecteur que l'ingénieur Henri GIFFARD (1825 – 1882) avait déjà fait enregistrer en 1858 pour l'alimentation des chaudières. Comment essayer d'imaginer cet octogénaire en soutane tournicotant autour d'une drôle de machine projetant fumer et jets de vapeur ? Hélas, il manque à cet inventeur en puissance, comme sorti de l'imagination de Jules Verne, Les moyens financiers nécessaires pour réaliser ses projets. Inutile de dire que ces activités inhabituelles lui valut une attention soutenue est pour le moins ébahi des Flammerécourtois de la tradition ! Des activités qui le poussent à rechercher des mécènes, tels que Messieurs CAPITAIN-GENY, Maître Des forges Bussy, Albin ROZET industriel-propriétaire des usines du clos mortier à Saint-Dizier, les grands Industriel Belfortains VIEILLARD et MIGEON – M. Armand VIELLARD a acheté le domaine de Cirey-sur-Blaise Et son château en 1892 – mais sans parvenir à une alliance financière salvatrice. Rien n'arrête la curiosité Excité par de nombreuses lectures spécialisées et il s'intéresse aussi bien la taille de la vigne qu'à l'emploi des rouleaux compresseurs, À l'acier BESSEMER qu'au tunnel sous la Manche, en passant par exemple par les moyens de tout âge sur le main, en Allemagne ! Avec de-ci, de-la, Des pages de calculs et des croquis techniques. À se demander si une telle volonté de connaissance n'a pas eu quelques influents sur sa foi chrétienne. Malgré tout, ses habitudes traditionalistes, même s'il se dit libéral et Partisan de l'émancipation du clergé, ont démontré qu'il n'a pas franchi le pas doctrinal prôné par quelques près de qu'il a lu et même fréquenté pour certains, comme l'abbé Paul Nicolas CHANTOME (1810 – 1877). La seule fois où l'éminence grise de L'évêque, Le vicaire général HUTINEL, lui demander ces situations, c'est pendant la campagne électorale des législatives de l'automne 1886 où il a trop imprudemment affirmé sa pensée politique. En tout cas, en 1892, le chanoine, déjà lecteur de « l'Ere Nouvelle », le temps de s'abonner au journal « la libre parole », malgré son budget restreint...

Pourtant, sur le plan matériel, il vit bien avec son temps : ainsi, octogénaire, réagit-il à une publicité de journal en commandant cinq kilos de raisin frais et un viticulteur du Gard, livraison par colis postal à grande vitesse ! Une telle initiative mais alors bien en dehors des mœurs du village, Au même titre que ses cures thermales à Enghien en Seine-et-Oise Outre sa participation à l'exposition universelle de Paris en 1889 pour y présenter sa coupeuse de canne à sucre – Peut-être a-t-il été ainsi le premier Flammerécourtois à découvrir la jeune tour Eiffel ? N'a-t-il pas encore le projet de se rendre exposition de Chicago en 1893 ?

Le 3 avril 1894, - la mort arrête avis exubérant de ce Flammerécourtois hors du commun. Selon petit-neveu Léon LEGENDRE (1856 – 1944), cultivateur, et son voisin Alphonse GUILLAUME (°ca 1858), instituteur est secrétaire de mairie, déclarant son décès devant le maire du village Auguste CONSIGNY, il a du être inhumé dans une simple tombe de terre, avec une croix de bois, car aucune Pierre me rappelle sa mémoire au cimetière.